Site historique du groupe Data4, le campus de Marcoussis porte en lui un ADN d’innovation très fort, et cela depuis les années 50, avec notamment l’arrivée de la Compagnie Générale Electrique (CGE). La ville serait également le berceau d’une héroïne bien connue des Contes de Charles Perrault : le Petit Chaperon Rouge.
Avant la fin des années 50, le maire de la ville de Marcoussis, Lucien Massénat-Desroche, décide de vendre une vaste parcelle agricole à la CGE, la Compagnie Générale Electrique. Une implantation industrielle et technologique qui transforma en profondeur la ville, jusqu’alors exclusivement agricole. Au fil du temps, le site de la CGE deviendra Alcatel, puis Alcatel-Lucent puis Nokia. Racheté ensuite par Colony Capital qui y construira des data centers, le site est depuis 2006 géré par le groupe Data4.
De nombreux dépôts de brevets dans le domaine des télécommunications
Dans les années 50, lorsque la CGE s’implante sur ce site agricole, une équipe de maçons et d’ingénieurs de la ville de Châteauroux, dans l’Indre, est appelée pour construire les bâtiments. Une mutation industrielle qui entraînera une mutation sociologique de la ville car les ouvriers s’installent à Marcoussis.
Avec la construction de la Compagnie Générale Electrique, le village de Marcoussis se transforme et s’ouvre à de nouvelles industries : la construction et la technologie avec le pôle de R&D de la CGE (alliances avec le CNRS et le CEA). Filiale de la CGE, la société Cilas, Compagnie Internationale du Laser, est également née sur ce site et donne naissance à beaucoup de nouveaux procédés technologiques autour du laser et donc à un grand nombre de dépôts de brevets.
C’est aussi à Marcoussis qu’est implantée la première maison 100% autonome énergétiquement qui fonctionne avec des panneaux solaires et une éolienne. Nous sommes à la fin des années 60, début des années 70, et le site essonnien fait déjà à l’époque office de référence en matière d’innovation.
« Beaucoup d’inventions dans le domaine des télécommunications ont vu le jour sur ce site et de nombreux brevets ont été déposés dans les domaines des supraconducteurs, du laser, de l’habitat durable ou des câbles sous-marins avec Alcatel ainsi que d’autres innovations technologiques qui ont permis l’avènement des technologiques numériques que nous connaissons aujourd’hui« , explique ainsi Olivier Thomas, enfant de Marcoussis dont il est devenu maire en 2002 (élu depuis 1989).
En reprenant ce site en 2006, Data4 s’inscrit dans la continuité en matière d’innovation car c’est ici que le groupe européen, aujourd’hui présent également en Espagne, Italie, Luxembourg, Pologne et bientôt en Allemagne, réalise ses tests et a développé un brevet pour son système de climatisation par plafond.
Le Petit Chaperon rouge, une enfant de Marcoussis
Mais ce lieu sur lequel s’élèvent aujourd’hui les data centers de Data4 est aussi un lieu chargé d’histoire. Passionné par les évènements marquants qui ont façonnés sa ville, Olivier Thomas explique ainsi avoir retrouvé, dans les archives de la mairie, l’édit royal de chasse au loup responsable d’une série d’attaques ayant eu lieu dans le bois du Déluge, à Marcoussis, entre novembre 1692 et mars 1693. Des attaques qui auraient fait plusieurs victimes dont une jeune bergère de 6 ans, Simone Guérin. Un drame qui bouleversa les habitants du village qui ne sont pas parvenus à abattre l’animal en question.
Cette histoire serait remontée jusqu’aux oreilles de la cour royale installée à Versailles, située à une vingtaine de kilomètres de là, et une battue fut alors commandée par l’intendant de Paris. « Charles Perrault, qui était à la cour, en aurait eu vent, et se serait inspiré de cette histoire en la remodelant« , ajoute Olivier Thomas. Si un jour vous vous promenez dans la ville de Marcoussis, vous tomberez peut-être sur l’Allée Simone Guérin, alias le Petit Chaperon rouge !